Escolas nas favelas


Mercredi 24 Avril,  8h30, Bruno Lopes, responsable de projets au sein de l’association Escolas de Amanhã, nous ouvre les portes de la favela Morro Do Alemão (une favela parmi les 13 du Complexo do Alemão).
 

Cette favela, connue anciennement pour sa violence plus précisément pour ses échanges de tirs entre narcotrafiquants et policiers, essaye de se pacifier. Bairro Educador, projet mis en place depuis 2010, a ce défi qui consiste à améliorer les conditions d’enseignement et de vie sociale et culturelle. A travers la construction de plusieurs écoles au sein des favelas, l’association facilite l’accès à l’éducation et aux activités extra scolaires des enfants. Cette organisation comprend 70 personnes dont 50 sur le terrain. Elles interviennent dans 196 écoles reparties dans 51 quartiers, quatre jours par semaine.

A travers les grilles noires de l’établissement, des enfants jouent sur un terrain de basket et de football et d’autres nous regardent curieux et excités à l’idée de nous rencontrer. Les filles jouent au ping pong et au Lego et les garçons s’amusent au foot et au basket.  A cet instant,  tous les préjugés issus du terme favela se dissipent.
Dans l’école municipale Professor Mourão Filho du quartier Bom Sucesso, « les élèves sont très motivés, ravis d’apprendre » d’après Dominica Lilian Lira, professeur d’EPS. Quant aux professeurs, au début bénévoles puis peu rémunérés, tentent d’intéresser les élèves à la culture et à les ouvrir à d’autres univers pour ne pas qu’ils vivent en autarcie : enfermés dans leur milieu social qui les défavorise.
Par exemple, un garage inutilisé est réservé pour des activités culturelles : capoeira, cours de langues, lecture, musique, dessin. Pour enrichir l’aspect culturel de l’école, la directrice a pour objectif de créer un CDI, actuellement il est en construction. Afin de faciliter les conditions d’enseignement, les classes sont parfois séparées en deux parties ceci étant dû au nombre très important d'élèves dans la classe (25-38 élèves). Bruno Lopes, guide de la visite informe que « maintenant les élèves reçoivent le même nombre d’heures d’enseignement que dans n’importe quelle autre école publique de Rio », ce qui montre que la situation s'améliore lentement mais sûrement.

 
 

Le soleil tape sur l'école José Aparecido do Prado Sarti, le grillage s’ouvre sur un grand bâtiment blanc immaculé. Rencontre avec des enfants de tout âge, toute taille et toute classe, des cris joyeux, des rires timides et la curiosité de nous savoir venus d’un autre continent. D'après l’enseignante de mathématiques, la France paraît pour les élèves brésiliens un pays très inaccessible parce qu’ils n’ont malheureusement pas de perspective d’avenir. Ils ne visent pas de grands métiers parce qu’ils veulent ressembler à leurs parents. D’ailleurs quand on leur demande ce qu’ils veulent faire plus tard, ils répondent : « Je veux être travailleur » sans savoir la signification de ce terme. Cette enseignante affirme aussi que ce qu’elle aime dans le fait de travailler dans cette école, c’est de savoir que les élèves ont besoin d’une opportunité comme tous les autres élèves, malgré leur pauvreté et qu’elle est donc tout a fait apte à pouvoir la leur offrir. En effet, ces enfants n’ont jamais pu faire des activités courantes telles que le shopping, le cinéma, le théâtre.

Grâce aux Jeux Olympiques et à la Coupe du Monde, la préfecture a décidé d’intégrer l’anglais à l’enseignement scolaire de l’école primaire. L’effet de la Coupe du Monde est donc d'après le professeur d’anglais de l'école José Aparecido do Prado Sarti  bénéfique.
La préfecture de Rio fournit des uniformes et des cahiers aux écoles. Cependant selon un éducateur de l’association Escolas de Amanhã, la municipalité n’aide pas énormément. Il reste encore beaucoup à faire. D’ailleurs cette deuxième école n’a pas été créée par la préfecture mais par des entreprises.

 
Dans ces écoles, nous avons été agréablement surpris par l’accueil chaleureux de l'équipe éducative ainsi que par celui des élèves. Ils nous ont transmis leur joie de vivre malgré leur situation sociale qui est souvent précaire. De plus, nous avons été étonnés de voir le décalage entre le matériel utilisé au sein de l'école (ordinateurs, rétroprojecteurs, tableaux numériques,...) et le niveau de vie du quartier.

Les préjugés se sont effondrés. Les savoir ambitieux et prêts à tout pour réussir nous remplit d’étonnement. Malheureusement, dans d’autres favelas, des problèmes persistent.

 

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Ecrit par Sonia, Sitara, Melis, Nassim et Grazziani
Photos : Elizabeth et Melis

 

 

 

2 commentaires:

  1. ouvrir à d'autres cultures, voir des horizons nouveaux, et s'en inspirer pour faire autrement, inventer quelque chose. Je fais le lien avec plusieurs articles que vous avez publiés: sur la bossa nova d'un côté et le funk de l'autre, deux styles musicaux qui correspondent à deux époques différentes, des manières de voir le monde qui s'expriment à l'ombre des idées reçues (plus faciles à diffuser) mais ça dépasse l'aspect juste musical. Il y a une volonté collective très forte que vous arrivez à transmettre dans vos articles. bravo à tous et à toutes ^^

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  2. Les associations semblent avoir une présence et une action très importantes au Brésil. C'est formidable que vous ayez la possibilité d'entrer en contact avec ces structures diverses et variées.
    Bravo pour les textes et les photos en général. Et en particulier pour celles sur cette page, sur les enfants à l'école.
    J'attends les prochaines pages et photos avec impatience.

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